Gastaud Pierre

GastaudNé en 1920  à Nice. Décédé le 27 août 2009 à Saint Martin Vésubie.

Il perd son père, chef de chœur à l’Opéra de Nice, à neuf ans, ce qui l’oblige à travailler très jeune. À dix-huit ans, Pierre a déjà exercé de nombreux métiers dont celui de garçon boucher, mais aucun ne l’intéresse réellement. Il se passionne pour une seule chose : le dessin, qu’il pratique tous les jours, y compris lorsqu’il travaille comme un forçat au déchargement du charbon durant la guerre. 

La première rencontre marquante est celle d’avec le peintre Maurice Menjisky, qui le guide et le conseille : "Il y a trop d’éléments sur vos tableaux sans rapport entre eux, pas d’harmonie dans les couleurs" , lui annonce sans ambages Menjisky.  

Grâce à George Tabaraud, journaliste et directeur du journal Le Patriote, Pierre a la possibilité d’y collaborer en réalisant des dessins souvent satiriques sur le monde politique et le monde ouvrier en particulier. Par son intermédiaire, Pierre rencontre les peintres Malaussena, Fillos, Artias, Anjeletti et le plus grand de tous, Picasso. Souvent inviter chez le maître catalan, Pierre garde le souvenir de ne jamais y aller seul : accompagné de quelques amis, il souhaitait leur faire bénéficier des conseils de Picasso sans avoir l’impression de profiter.  

En parallèle avec ses amis peintres, il forme un groupe auquel il est demandé d’organiser une exposition à la Bourse du Travail ainsi que des débats pour une importante manifestation appelée France – Ligurie, réunissant des peintres, des poètes et des écrivains français et italiens.

 

De Nice, Pierre déménage à Antibes.Se retrouvent ainsi André Verdet, Jacques Prévert, Longobardi, André et Chantal Villers, Arbas et Abidine, Kijno, Paul Revel, Germaine Richier et parfois Picasso venu à Antibes à la demande de Romuald Dor de la Souchère. Les réunions sont quotidiennes, en permanence les idées fusent et les artistes s’opposent parfois violemment, sur leur sujet de prédilection : la peinture abstraite, informelle. À eux tous, ils créent ce qui pourrait être appelé l’école d’Antibes. C’est à cette même époque qu’il rencontre celle qui est sa compagne depuis près de cinquante ans, Elisabeth Adams.  

Les années qui suivent permettent à Pierre de se confronter à la création française et internationale, et de multiplier les rencontres artistiques et intellectuelles de premier plan comme Albert  Feraud, avec qui il travaillera dans un grand atelier à Bagneux ; avec Paul Revel dont il organisera l'exposition posthume ; d'exposer dans des lieux prestigieux en France et à l'étranger.  
" Je considère l'espace à peindre comme une arène où s'affrontent les éléments les plus contradictoires, formes agressives (couleurs) inharmoniques : "LA VIE". A l'affût, mes quatre yeux disponibles, je parcours le ciel et la terre".

Pierre Gastaud

L’homme chaleureux qui vient s’exprimer devant la caméra de l’Encyclopédie porte avec lui un demi-siècle d’aventure de l’art. La sienne bien sûr, avec toutes les recherches sur la peinture, mais également celle d’une génération, d’une époque.
La notion d’Ecole de Paris concerne historiquement les artistes arrivés à Paris au début du vingtième siècle (Modigliani, Chagall, Soutine …) appelés ainsi par la critique. C’est une deuxième école de Paris, qui dans la seconde moitié du vingtième siècle occupe le devant de la scène artistique. Pierre Gastaud appartient à cette génération. Il a été aussi un animateur actif au sein d’une « bande » de peintres parmi lesquels on trouve l’incontournable Ladislas Kijno par exemple. Et c’est dans le midi de la France où Pierre Gastaud rencontre souvent Picasso que s’activent ces groupes de peintres, animés par les combats de la peinture abstraite, de l’informel. On évoque même l’idée d’une «école d’Antibes »
C’est tout cela qui fait la vie de ce peintre, prêt à tout expérimenter, prêt à se tromper pour recommencer.
Le tableau est un terrain de combat :
" Je considère, dit-il, l'espace à peindre comme une arène où s'affrontent les éléments les plus contradictoires, formes agressives (couleurs) inharmoniques : "LA VIE". A l'affût, mes quatre yeux disponibles, je parcours le ciel et la terre".

Durée: 12'45"
Année édition module:2000

Gastauddvd

 

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