Né à Buenos Aires le 27 février 1918 Décédé en 2000
Evoquer Eduardo Jonquières (1918-2000), c’est à nouveau se plonger dans ce creuset d’Amérique Latine puisque le peintre s’associe avec d’autres dans ce groupe «Arte Nuevo» historiquement connu. Là encore l’influence européenne, notamment du Bauhaus, a joué . Eduardo Jonquières le confirmait.
Arrivé en France en 1959, il est bientôt reconnu comme un des jeunes maîtres de l’abstraction géométrique avec Jean Leppien ou Edgar Pillet. Cette vague américano-latine vérifia son influence en devenant partie prenante significative au sein du salon des Réalités Nouvelles. On peut remarquer combien les pratiques des peintres de cette époque et de ce lieu ont été à l’origine d’un Big Bang, les uns partant vers l’abstraction géométrique, les autres vers l’art cinétique. Les expositions de la galerie Denise René à Paris témoignèrent de cette double expansion, puisque Eduardo Jonquières a participé au groupe de cette galerie. Mais, comparé aux autres artistes, Jonquières occupera une position particulière, l’écriture, la poésie ayant pris une place de choix dans son œuvre.
Cet art construit géométrique est certes une école de rigueur, de précision, d’ascétisme presque. Mais c’est également, me disait Eduardo Jonquières, une démarche spirituelle.
« Le blanc valeur d’absolu, expliquait-il. Cet agglutinant blanc était à la fois champ de confrontation et créateur d’ambiguïté spatiale. »
Cette recherche de l’absolu, valeur à la fois plastique et spirituelle, revient souvent chez les peintres de cette discipline. Je repense, notamment à Luc Peire qui soulignait fortement cette dimension dans sa peinture.
Entre les artistes qui se sont dirigés vers un art cinétique davantage ludique et ceux de l’art construit dont la rigueur prend la forme d’une ligne de vie, deux conceptions de la vie se seraient elles affirmées à partir de ce même creuset sud américain ?
Chronique
Durée: 12'35"
Année édition module:2003