Ce reportage comprend un court extrait du programme de l'Encyclopédie audiovisuelle
Née en 1924 à Budapest, Hongrie. A vécu en France depuis 1947. Décédée le 7 décembre 2023
A la manière de François Morellet qui se décrit comme « rigoureux, rigolard », Vera Molnar sait mélanger la rigueur et l’humour, l’exigence et la distance. D’une manière générale, les artistes comme les deux cités mettent un malin plaisir à jouer avec le spectateur entre précision mathématique et hasard, aléatoire et acte prédéterminé.
« La méthode, sans cesse renouvelée, est celle de l’interrogation des possibles picturaux influencée par la rigueur et le systématisme d’une procédure quasi-scientifique. L’objectif consiste à demeurer dans le domaine spécifique de la vision et du système perceptif sans chercher à faire signifier quoi que ce soit à l’œuvre. »
Sa carrière d'artiste débuta dès ses études d'art en Hongrie, puis à Paris où elle arrive en 1947, avec une bourse. Elle participe en 1961 à la création du G.R.A.V. (groupe de recherches d'art visuel) avec son mari mathématicien François Molnar, Morellet et Le Parc: elle y était la seule femme. Le groupe comprendra ensuite Garcia-Rossi, Sobrino, Yvaral et Vera Molnar n’en fera plus partie.
Vera Molnar soumet depuis plus de quarante ans la ligne, le quadrilatère ou l’ovoïde aux lois de la répétition, de la symétrie-dissymétrie, de l’équilibre-déséquilibre) ou encore mathématiques ( modulor, nombre d’or, suite de Fibonacci …)
Depuis le début des années 1990, Véra Molnar a trouvé un nouveau jeu : l’ordinateur. Elle fabrique ainsi des images de toute sortes, en les composant de manière entièrement subjective, à la main et avec une totale liberté modale de facture. Puis seulement ensuite, elle programme l’ordinateur pour qu’il puisse reconstruire exactement ce qu’elle a fait mais aussi toutes les variations et possibilités d’images proches de celle du départ.
Le travail de Vera Molnar n'est pas seulement dédié à une approche d'un art géométrique ou art concret. Cette ligne qu'elle soumet à toutes les perturbations est également celle de l'écriture. Elle développe notamment le travail d’une imitation de l’écriture de sa mère dans un « livrommage » investigation qui s’achève en 1990. Entre écriture, ordinateur et dessin, Vera Molnar aura fait de cette ligne le fil conducteur de son oeuvre.