Jesús Rafael Soto est né le 5 Juin 1923 à Ciudad Bolivar, Vénézuéla. Décédé en janvier 2005 à Paris.
Jésus Rafael Soto (1923-2005) s’est éloigné de Ciudad Bolivar et de ses rives de l’Orénoque, a quitté son Vénézuela natal, délaissé son école des arts plastiques de Caracas pour affronter Paris. Dans ces premières années cinquante, près de l’Odéon, rue Monsieur le Prince, un temple de la musique latino sert de point de ralliement : L’Escale, un bar fréquenté par les étudiants de l’école de médecine toute proche. On y joue de la guitare pour s’amuser, jusque tard le soir, et Louise, la propriétaire, assure le couvert aux musiciens. Soto, pour survivre, travaille dans un restaurant Le sabot. Mais, avant tout, il est un excellent guitariste. Pendant dix ans, Soto va gagner sa vie en jouant la nuit à l’Escale et dans d’autres cabarets et restaurants du quartier latin. Si l’Escale est un lieu de ralliement latino-américain, il rassemble également des artistes impliqués dans les recherches de l’art géométrique.
Dans le mouvement dominant de l’art cinétique des années soixante, Soto a trouvé sa voie.La spécificité de son travail tient à « l’immatériel », insaisissable phénomène qui apparaît à l’intérieur de l’œuvre, illusion créée par le jeu des éléments matériels en mouvement.
Apothéose pour le mouvement rétinien, une exposition emblématique à lieu au Museum of Moderne Art de New York en 1965 : « The Responsive eye ». Autour de ce thème de « L’oeil sensible », on présente, d’Albers à Vasarely, toute la chaîne des artistes qui ont compté pour révéler cette tendance de l’art du temps, parmi lesquels Agam, Carlos Cruz-Diez, François Morellet, Bridget Riley. Le succès public de l’événement confirme l’engouement pour cette forme d’art ludique si bien acceptée au quotidien. Soto, pour sa part, renonce à participer à « The Responsive eye » car il estime qu’on veut le faire passer pour un suiveur de Vasarely:
- "Je ne pouvais accepter que ceux qui « patinaient » encore dans l’art optique passent comme des maîtres de quelque chose à quoi ils ne s’étaient jamais résolus".
Soto, conscient de la valeur de son travail, ne veut pas passer pour le disciple d’un courant. Toute son oeuvre s’efforce de créer une passerelle entre l’art cinétique et l’optical-art. Dans ses réalisations, mouvement physique et mouvement rétinien sont étroitement associés. Il s’emploie à révéler cet « immatériel » moment de grâce où l’effet obtenu se détache de l’objet fabriqué. Dans son lieu de vie du Marais, j’avais eu l’occasion de découvrir ce qui était à la fois un atelier et une véritable salle d’exposition. Soto vivait souvent entre deux avions pour partager sa vie entre la France et le Vénézuéla où, dans sa ville natale il avait créé un musée d’art contemporain, son musée dans lequel sont présentées principalement les oeuvres d’art cinétique, l’op-art, l’art géométrique, le néo-plasticisme, avec autour de lui, plus de 130 artistes.
Le tournage dans l'atelier parisien de Soto ainsi que l'œuvre monumentale filmée sur les Champs Elysées lors de l'exposition "Champs de la sculpture" en 1997 permettent de rendre compte de sa recherche sur l'immatériel.
Chronique
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