Né en 1933 à Paris. Décédé le 13 juillet 2010 à Paris.

Frère du peintre Bernard Rancillac, Chasse-Pot fait des études classiques et artistiques. Après avoir exercé plusieurs métiers, se consacre à la sculpture depuis 1968. Avec le "papier mâché", il crée une société de personnages affublés des attributs du petit-bourgeois, clercs de notaires, soldats caricaturaux, énigmatiques.
Chasse-Pot a créé, au fil d'une oeuvre développée sur une quarantaine d'années, une société composée de personnages qui semblent appartenir à une seule et même grande famille dans laquelle le notaire ressemble au soldat, le maître à son chien, le collectionneur à la pièce qu'il observe. Et quand il réalise son autoportrait, on s'aperçoit que Chasse-Pot lui-même fait partie de cette famille où le sérieux serait ridicule.
Lorsque je l’écoutais s’exprimer sur son œuvre, Jean-Jules Chasse-Pot donnait le sentiment, à tout moment, de prendre se distances sur son propre discours, comme si cela n’avait guère d’importance, comme si, au fond, il n’était sûr de rien. Une œuvre faite de papier mâché serait-elle moins noble que d’autres ? Jean-Jules Chasse-Pot savait bien que non mais feignait de regarder son travail d’un air dégagé. « Je voudrais quelles soient « bêtes » mes sculptures ! » disait-il. Désengagé, dégagé ? Jean-Jules Chasse-Pot, pour ne pas répondre, dégageait en touche.

Chronique

Jean-Jules Chasse-Pot

Durée: 13'
Année édition module:2000