Un jour, un artiste : Célice

 

Pierre CELICE

 

 

Né à Paris, le 25 novembre 1932. Mort le 5 avril 2019.

Assister, dans l’atelier de Pierre Célice, à la réalisation d’une toile, c’est accepter de passer une journée entière de discrétion, de silence voire de recueillement. Avant cette visite, le peintre s’était livré à quelques confidences sur un passé complexe.
Ce passé, il s’en explique en décrivant son retrait à la campagne dans les années soixante dix, puis sa réapparition au début des années quatre vingt.
Au début des années soixante dix, Pierre Célice brûle plusieurs années de peinture et ne se retrouve en accord avec son travail que vers 1978. Donc, en cette fin des années soixante dix,il sort de cette période longue et difficile née, principalement, de cet isolement volontaire à la campagne. En 1982, il se réinstalle à Paris et participe à plusieurs expositions de groupes.
Le peintre a besoin du geste, du signe. Mais il ne s’agit pas d’un automatisme ni d’un hasard. Pierre Célice ne s'abandonne pas à un mouvement intuitif, simplement décidé par une gestuelle que l'on trouvait chez Pollock dont il est fervent admirateur. Tout est préparé par de nombreux croquis, même si le travail d’une toile se fait dans un unique élan.
A la fin du tableau « C’est bon ou c’est mauvais ; si c’est mauvais, je le détruis ! »

Dans l’atelier, devant cette page apparemment blanche mais sur laquelle il a déjà projeté son plan de bataille, Pierre Célice construit cette abstraction dans un geste sans repentir mais dompté par tous les travaux préparatoires qui ont créé cette partition jouée une fois seulement. Plus récemment, Célice peint au pinceau des papiers qui sont collés sur la toile puis recouverts par d’autres en une recherche presque sans fin.
Dans ce registre, Pierre Célice me confie qu’il souhaite proposer aux spectateurs de ses tableaux «une méditation joyeuse».
Cette exigence est mise au service d’une œuvre rigoureuse, sans compromis avec toutes les difficultés d’une telle situation. « Claustra », « Pattern », je laisse à d’autres le soin d’analyser le tableau. Je retiens, pour ma part, les contraintes de cette liberté chèrement acquise.
L’artiste assume cette attitude :
« L’expérience qu’il m’a été donné de mener est essentiellement, et par plusieurs aspects, celle de la liberté. Cette liberté a été telle qu’il a été décidé de travailler l’éphémère. A la fin, tout doit disparaître, même la musique qui accompagne le parcours. Il fallait donc oser sans entrave, sans crainte. C’est vraiment passionnant pour un artiste d’avoir une telle liberté. C’est également une grande chance. »

 

 

Durée: 13'
Année édition module:1996

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Celice

 

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