Klasen Peter

Klasen Peter Klasen, né à Lübeck le 18 août 1935  

De New York à Tokyo, en passant par Barcelone, Berlin, Peter Klasen a choisi de vivre à Paris depuis quarante-cinq ans. Mais son regard se porte sur un quotidien qui n’a pas de patrie, réalité mondialisée par la technique. Industrie, organisation sociale, publicité, médias : cette “Technique, ou enjeu du siècle” pour reprendre la formule de Jacques Ellul, détermine le monde dans lequel nous vivons. Peter Klasen, en 1978, indiquait : “Je tiens à ce que la perception de la réalité soit ‘’filtrée’’ par l’appareil photographique puisque, dans une société dominée par les médias, l’image s’est substituée, sous toutes ses formes, à l’expérience vécue, au réel”. L'appropriation de la photographie sous toutes ses formes et ses déclinaisons (affiches, photos de presse, magazines) participe à la constitution de ce vocabulaire plastique personnel du peintre. À l'aide de l'aérographe, du collage ou du report peint de la photographie, Peter Klasen entreprend une analyse des images de notre société, un examen qui ressemble fort à une autopsie.
L’image publicitaire nous est renvoyée par le peintre sous la forme de cette perfection glacée d’où la vie est absente. La technique de l’aérographe contribue à jeter le trouble : entre photographie, peinture, où sommes-nous ? L’ambiguïté, l’équivoque gagnent du terrain sur notre vision chargée des acquis du quotidien. Au-delà de la forme, cet examen s’attache au contenu. Car l’image de notre époque réduit ce monde aux objets : cloisonnement visuel, cloisonnement technique, social, politique, enfermement..
Peter Klasen, là encore, se livre à un inventaire implacable : portes blindées, univers psychiatrique, mur de Berlin, sens interdit, univers carcéral. Alors qu’Erró entraîne les images du monde dans une comédie burlesque, Peter Klasen dispose, avec une distance glaçante, le résultat d’un examen clinique sans indulgence.
Dans cet univers, que reste-t-il de l’homme ? Un corps-objet. Roland Barthes désignait ce processus : “La photographie représente ce moment très subtil où, à vrai dire, je ne suis ni un sujet, ni un objet, mais plutôt un sujet qui se sent devenir objet : je vis alors une micro-expérience de la mort […] Je deviens vraiment spectre” ). Un corps, en permanence en danger de blessure, brûlure, douleur. Danger ! Voilà peut-être le maître mot de cette oeuvre implacable. Danger d’irradiation, danger d’explosion, danger de mort. Peter Klasen a fait de sa peinture une figuration sous haute tensi
on.

 

Chronique

Peter Klasen, sous haute tension

Disponible uniquement dans le DVD "La Figuration Narrative" Volume 2

 

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