Ce magazine présente un extrait du module de l'Encyclopédie
Né en 1936 à Nîmes
" L'objet de la peinture, c'est la peinture elle-même. "
Cette affirmation constitua la profession de groupe Supports/Surfaces apparu en 1970, groupe dont Claude Viallat fut un membre fondateur avec André-Pierre Arnal, Marc Devade, Louis Cane, Tony Grand, Vincent Bioulès, Daniel Dezeuze, Noël Dolla, Jean-Pierre Pincemin, Patrick Saytour. On sait comment la courte aventure dans le temps de ce groupe donna lieu à des tensions qui aboutit notamment au départ de Claude Viallat et à l’éclatement du groupe. Pourtant, quarante ans plus tard, ce moment de l’histoire de l’art laisse encore sa trace dans les esprits et constitue une référence.
Avec ou sans Supports/surfaces, Claude Viallat a développé avec opiniâtreté cette profession de foi sur la nature de la peinture.
Bien sûr, c’est une forme particulière répétée à l’infini de toutes les façons, de toutes les couleurs, sur tous les supports qui identifie l’œuvre de Viallat. Ce « haricot », pour reprendre une désignation quelque peu dévalorisante employée parfois, est devenu la marque Viallat. Cette forme, résultat d’un « accident technique » en atelier, fruit du hasard selon le témoignage du peintre, ne résume pas son œeuvre
Claude Viallat a, depuis ses premiers travaux, cherché par une démarche plus pratique que théorique, plus manuelle qu’intellectuelle à mettre ses pas dans ceux qui, depuis l’art pariétal, ont écrit les premières pages de cette histoire.
«Toute la peinture contemporaine est dans Lascaux et dans la préhistoire, assure-t-il. Je pense qu’on n’a rien inventé. Tout était là. Depuis, on a fait que parfaire des techniques.»
Ecouter Claude Viallat parler de son travail , c’est profiter d’un discours limpide, simple, accessible à tous. On devine la distance que Viallat pouvait ressentir lorsque paraissaient, au temps du groupe « Supports/surfaces », les textes pointus de « Peintures, cahiers théoriques ».
Claude Viallat, depuis le début de son parcours d’artiste, nous montre comment depuis les charbons de l’art pariétal la peinture n’obéit pas à des règles techniques, comment cette expression, depuis plus de trente mille ans, reste un geste contemporain.