Né le 6 mars 1946 à Blois, France
Dans la génération des peintres qui ont voulu surmonter la crise de la peinture après la table rase qui leur fut enseignée par leurs aînés, Dominique Thiolat s’est vu décrire sous la formule suivante :
"Dominique Thiolat n'a jamais été un peintre figuratif, il n'est pas pour autant un peintre abstrait».
Fort de cette position en équilibre instable, l’artiste a, en effet, cherché sa voie avec d’autres peintres tels que Norbert Cassegrain, Jean-Yves Langlois, Christian Sorg et Pierre Nivollet.
Ces peintres ont fondé une revue « Documents sur… » dans les années soixante dix. Ce n’est pas tant la durée de vie (courte) de la revue qui compte mais l’approche de la peinture avec notamment Marcellin Pleynet. Si on rappelle que l’écrivain a été, pendant vingt ans, le directeur de la revue Tel quel, qu’on le retrouvait également dans la revue «Cinéthique» consacrée au cinéma et donc dans « Documents sur… » on mesure l’influence de cet intellectuel dans la création contemporaine.
Les peintres qui se regroupèrent ainsi, pendant un temps, au sein de la revue, s’interrogeaient ensemble sur ce positionnement dans la peinture dont la fin n’en finissait pas d’être annoncée.
Chez Dominique Thiolat, peinture et collages participent à cette renaissance de la peinture. Puisque la redécouverte du « sujet » est à l’ordre du jour, les moyens seront mis en œuvre pour développer cette recherche sans figure imposée.
Ce travail sur une frontière était déjà souligné il y a une vingtaine d'années dans un texte de Danièle Gillemon:
" Grâce à lui on mesure une fois de plus l'arbitraire de ce distingo qui refoule l'abstrait et le figuratif dans des catégories étanches. On a le sentiment que le peintre se situe à la frontière des deux notions et que, sans jamais formuler quoi que ce soit d'identifiable, il est tout aussi habile à susciter des images qu'à les faire s'évanouir. Il y a incontestablement chez lui une grande magie des couleurs, la philosophie d'un réel impossible à saisir autrement que dans ses différences d'intensité, une poétique de l'impalpable - de la fantasmagorie des impressions -, qui ne peut s'accomplir qu'entre ombre et lumière, densité et transparence, jaillissement et fixité, éparpillement et structure."
Comment la vie sur une frontière serait-elle autrement qu'agitée ?
Chronique
Durée: 13'15"
Année édition module:2001