Bloch Pierrette

 

 

 

 

 

 

 

Ce magazine présente un extrait du module de l'Encyclopédie

 

 

D'origine Suisse. Née en 1928 à Paris, Décédée à Paris le 7 juillet 2017

« J’avais du crin depuis très longtemps dans l’atelier, que j’avais acheté parce que çà m’avait plu. Un jour, j’ai pensé à l’employer. J’ai fait des mailles de crin à partir de 1979, puis je suis passée au fil de crin autour de 1982. J’ai eu envie que le support soit le plus ténu possible. J’ai trouvé du fil de pêche non visible, qui doit être extrêmement tendu, sur lequel je pouvais monter des crins minces et longs ».

Dans ces termes, l’artiste Pierrette Bloch témoigne de cet étrange cheminement dans son œuvre.

Avec ces matériaux « pauvres » , l'artiste a trouvé le fil conducteur de son travail.
Après ses premières recherches dans la peinture au début des années cinquante, elle aborde les collages constitués de papiers déchirés, superposés et marqués de taches d’encre. Ce sont les prémices des œuvres actuelles. En reprenant plus tard ces collages, Pierrette Bloch va les soumettre à une simplification grandissante où les blancs et les jeux de trame vont prendre de l’importance et conduire à ces grandes feuilles couvertes de lignes de points, dans les années 1970. La calligraphie de Pierrette Bloch, faite de grandes boucles proches de l’illisibilité, annonce l'oeuvre à venir. Presque simultanément à l’apparition des mailles, les tissages de chanvre et de lin se présentent comme des toiles.

On a souvent comparé le travail de cette artiste à une écriture. Mais, essentiellement, il ne s’agit pas de véhiculer un message. Cette linéarité dans le travail des taches d’encre puis dans l’enchevêtrement du crin n’implique pas une narration. Elle exprime graphiquement une mesure du temps, celui passé inlassablement à matérialiser en trois dimensions ce défilement inexorable des heures.
Ecoutant Pierrette Bloch me parler de son itinéraire, j'ai eu la tentation de rapprocher cette description de celle de certains artistes pour lesquels le développement de l'oeuvre apparaît s'imposer à l'artiste davantage qu'il ne le décide. Avec le recul du temps, cet artiste fait le constat de cette évolution implacable presque indépendante de sa volonté.
« J’avais cru trouver un fil, dit-elle, j’ai trouvé des mémoires ».

Chronique

Pierrette Bloch, au fil du temps

 

Durée: 13'
Année édition module:2000

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Usage personnel: 19 € TTC

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