Larus Eliane

LarusNée au Pin, dans les Deux Sèvres en 1944

1963-1967: Ecole des Beaux-Arts de Tours. Elle entre en section peinture dans l'atelier de  Gustave Singier, à l'école nationale supérieure des beaux-arts de Paris, d'où elle sortira diplômée en 1969.
A partir de 1970,elle participe aux grand salon: Salon de mai, Jeune peinture, Jeune sculpture, Réalités nouvelles, Grands et jeunes, Comparaisons, Figuration Critique...
En 1974, sa découverte de la collection d'art brut présentée par Jean Dubuffet bouleverse sa réflexion picturale. De 1983 à 2003, elle présente régulièrement son travail dans les galeries parisiennes.

"Depuis l'origine, la peinture d'Eliane Larus est création anti culturelle, création en tant que mouvement vers l'inconnu et non aménagement de recettes connues. Voilà pourquoi la rencontre avec Jean Dubuffet allait de soi. Elle eut lieu vers 1981, alors que Larus avait déjà conquis son propre style. Pas question d'influence, donc, mais bien de connivence, et même davantage: Dubuffet constata immédiatement que, de l'oeuvre d'Eliane Larus, " émanent beaucoup d'émotions que je ressens fortement ".Aborder ['oeuvre de Larus implique un passage nécessaire par l'émotion. Sans quoi, la relation d'échange entre l'oeuvre et le regardeur ne pourra s'établir, et mieux vaut que l'émotion soit ressentie " fortement ", bien sûr ! Dans le lumineux atelier de la rue Ricaut, à Paris, elle a accroché en bonne place la Scène de rue à la tête rouge [ci-contre] de 1997. C'est devant ce tableau, très précisément, que j'ai éprouvé pour ce qui me concerne l'émotion ouvrant les portes de son univers. La tête rouge commande toute la composition. Elle dialogue chromatiquement avec une forme géométrique jaune indéterminée- pan de jaune, comme dans la Vue de Delft de Vermeer, tant aimée de Proust ? Il faut résister à la tentation des références " culturelles " qui ne sont pas de mise ici. Des maisons enchevêtrées, quatre personnages, dont un enfant à plat ventre près d'une voiture, peuplent le tableau qui se signale aussi par sa grande économie de moyens. Tonalités claires, matière mince et même liquide, soulignée par quelques plages de gris transparent. Tout cela est bien présent, mais n'est pas le plus important. Pour comprendre ce qu'il y a de miraculeux dans ce tableau, e crois que l'on pourrait répéter à son propos exactement ce qu'écrivait Dubuffet à un ami en 1982: " Mon but n'est pas de figurer un objet ou un site mais de figurer la pensée, de donner celle-ci à ressentir. Mon sentiment est qu'une oeuvre doit s'adresser immédiatement à la pensée, mettre celle-çi en mouvement, et pour de la parler son langage, ou du moins, parler un langage dans le quel la pensée peut- se reconnaître"  .  "

JL Chalumeau

Chronique

Eliane Larus : la peinture buissonnière

Durée: 12'
Année édition module:2004

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